fruste, frugal, taciturne, aigu, dévergondé, fatigué, chaotique, recelant, hardi, fumeur, solitaire

j’ai attend l’âge de moitié, errant sans but ni raison. pendant que les heureux exultent leur vie sans retenue, elle, ne m’a dégoisé que peines et souffrances, ayant le goût du sel. j’ai attendu vingt ans que ma terre verdoie, en arrosant le sol de mon âme et de mes joues, avec mes larmes sans parfum. mes mains, usées, qui tiennent les outils du jardin de mon temps, ont daigné de l’être pour avancer.

je vieilli en silence, l’usure se dessine sur mes mains. mes cheveux aventurines affine mon visage fardé d’une même expression, audacieuse du regard mordoré et diligent qui perce celles des autres. mais sous mes airs d’adulte taciturne, se laisse choir un caractère mal dégrossi, d’une familiarité décomplexée, et parfois d’une compréhension totale pour le compte d’autrui, car la vie n’est pas un long fleuve tranquille.

voix roque, pâle et fatigué, libertin effronté, véhément de désir pour le corps des hommes qui me font chavirer la côte de la raison, là où il n’y a pas d’amour. je vis seul dans mon taudis, avec ma zelda, chienne de vie abandonnée à qui je ne tiens qu’à suffire. je fais pâmer vos commentaires et ne demande qu’à vous taire, en me laissant nourrir la vie du bonheur inexistant. car oui, je suis maudit. maudit jusqu’aux os, mais libre de perdre toute logique au profit de mes convictions.

étrangeté de mon sort
ce jour là, ce fut il y a huit ans, posé sur la paume de ma main une lame de rasoir, du bruit blanc sourd dans mes oreilles, mon minois noyé d'eau salée et une âme étreinte de rien. ce jour là, nous quittions la vallée des foxgloves, à la suite de cet étrange événement, qui m'a retenu sur terre. le châtiment qui m'était dédié... de rester en vie. j'ai laissé entendre que mon cœur éparse pouvait encore servir, mais il me venait une vie de martyre. je ragoûte la viande rouge mais je vomi, je fume encore mais cela me devient insupportable. vertiges et nausées continuels jusqu’à y remettre un peu d’ordre, y remédier en écoutant les battements de mon cœur, et prendre conscience du sang chaud qui anime mon pantin... depuis ce jour-là, j'ai été maudit, mais je le vis comme un lointain fardeau, qui a donné sens à ce qui n'était plus moral.

félicie
à seize heure, parmi les pauses de ma journée, il y avait cette lycéenne venue pétuner auprès de moi. je ne la connaissais pas, elle était coiffée d'une chevelure sauvage teinte de chaleur et la fumée étiolait son visage perlé de quelques grains de beauté et de colère morose. silence éloquent devant le large de la rivière, elle se redresse et pose son regard ébène contre la dorure de ma figure qu'étaient les rayons de soleil. les noms s'échangent, puis elle s'en va. cette fille me ressemble à quelque chose près : dure comme fer, triste comme la brume. les rencontres se font à ce jour incessantes et le silence toujours présent. un silence au ton feutré qui raconte à notre place.

longue chanson pour zelda
conte parmi les étoiles, dont celle d'une rencontre canine. j’arrête mon véhicule et perçois une chienne au pelage triste, yeux d’un bleu profond des abysses étoilées. elle recule, s’approche et ressent l’abandon, la vagabonde perdue, la petite fille sans nom. le vent caresse l’épiderme de mes mains et ma chevelure sous cette demi lune cachée. j'ai décidé de lui redonner une seconde chance, tout comme l’eau, la terre et le vent l’ont ruminé à des millier de vie. zelda, nom que j’ai choisi pour elle, nom inspirant d’une musique d’époque que l’ont ressassait au vinyl dans la cave de mon enfance...

opinion laisser la chance et la malchance jouer le hasard des vies, quelle calamité.
groupe infelicis
malédiction réincarné
description souvenir de l'affliction d'un chien berger, mort, devenu valise de substance illicite par son maître. souvenir écrasant d'incompréhension, transformé en peur, puis en rage dans ce long cheminement de vie humaine.