vingt heure, l’heure où les chiens aboient.
accessoirement influente dans ce bar, mais coule sans qu’on s’en aperçoive.
nous sommes au Mirage, baraque rustique d’un coin de rue qui rejoint l’autre par deux entrées, déguisée d’une ancienne architecture de briques brunes et d’une peinture rouge qui couronne la vitrine, elle même ornée d’affiches de jazz et de bonnes paroles. la musique déferle un mélange qui frappe d’ambiance psychédélique, où l’on ressent les couleurs chaudes des soirs vineux et des frissons houleux. Un ensemble étroit, des murs galants mais sanglants, une lumière chancelante, deux roses gorgeant l’eau d’un verre, et des peintures inexplicables. terrain d’entente à la bonne heure, habitués, habituées, et touristes viennent s’y frotter, goûter le vin ou arroser leur mine d’abrutie.
j'y ramasse du blé pour vivre, mais suis de repos (de fatigue). fesses accotées à la vitrine, emmêlé de diverses pensées, l’iris de mes yeux roule sans cesse sur ce cabot mal vêtu de sa robe, qui semble avoir adopté ce plaisir d’endroit infâme que fréquentent les miens.
je dis infâme mais je m’y sens chez moi…

dehors, roulant une clope, j'attends qu’une tête vienne à mon désir, et que cela m'advienne ou non, qu'elle survienne ou pas,
j'inhale la sèche, sans surprise, ni attente...